Noctuelle (05/2012 - Robert)

Vous avez repiqué une belle lignée de laitue, tout à côté d’une rangée de Grenobloises rouges. Votre jardin fait honneur à votre patience et à votre imagination. Le matin vous sortez pour arroser et là, quelle déception ! Vous ne pouvez que constater les dégâts : une laitue complètement flétrie, une Grenobloise qui elle aussi baisse la tête.

Mais que se passe-t-il ??? Aurais-je oublié de les arroser ?

Vous touchez la terre à son pied et la salade vous reste dans la main ! Alors vous cherchez à comprendre, le pied a été sectionné, vous creusez la terre à la verticale de quelques centimètres et vous trouvez l’insecte ravageur : un vilain ver gris bien dodu appelé larve ou chenille de noctuelle.

Il existe deux groupes de noctuelles: les noctuelles défoliatrices et les noctuelles terricoles. Les défoliatrices s’attaquent principalement aux abricotiers, mais dans notre région, j’ai très souvent eu à faire aux chenilles terricoles, qui elles, s’attaquent à tous les légumes.

Voici la larve en question, vous pouvez la prendre dans la main, elle se met en boule. Elle n’est pas du tout dangereuse pour l’homme.

Cette chenille passera l’hiver sous la terre pour effectuer la nymphose, c’est-à-dire la transformation en papillon et sortira au mois de mars sous forme d’un gros papillon marron. On peut les voir voler le soir autour des lampadaires.

Les femelles terricoles pondent dans la terre entre 800 et 1200 oeufs par saison.

Les défoliatrices pondent, elles, au revers des feuilles, heureusement, elles pondent souvent proche de la surface, les oeufs sont donc facilement accessibles aux merles, aux mésanges et aux hérissons qui en font leur festin. D’où l’intérêt d’avoir nos amis auxiliaires au jardin.

Même s’il est difficile de lutter contre les noctuelles, il est toutefois recommandé d’utiliser différents moyens pour contenir leur multiplication et leur propagation. Ainsi, on peut fouiller le sol avec un couteau tout autour des légumes qui ont été attaqués, ou encore arroser le sol avec des purins de tanaisie ou de fougère : l’odeur fera fuir les femelles qui iront pondre ailleurs.